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Tourisme intérieur: Une alternative, un outil compensatoire…

Certaines destinations touristiques ont réussi  durant les années 2020-2021 à atténuer l’impact de la crise sanitaire du covid-19 grâce au développement du tourisme interne. Ce dernier constitue une priorité pour le ministère de tutelle et ses divers organismes, non seulement en tant que facteur de résilience à court terme, mais aussi pour en faire un levier de développement à long et moyen termes.


Longtemps considéré comme le parent pauvre du tourisme tunisien, le tourisme intérieur ne fait parler de lui qu’en période de crise. Il intervient comme élément essentiel des plans anticrise et s’est vu accorder, durant les deux années (2020-2021), une importance relative, aussi bien de la part des responsables du tourisme que des opérateurs touristiques privés. Le tourisme intérieur constitue un apport considérable au développement économique régional. Il  a permis, durant ces deux années, outre l’atténuation des effets de la saisonnalité du tourisme international sur la rentabilité des établissements d’hébergement, en particulier, et sur celle des entreprises touristiques, en général, le maintien, d’une part, d’emplois et des effets induits sur certains services : transport, restaurants, artisanat…

À la rescousse

Pour combler les vides, le tourisme intérieur a servi d’alternative à la régression de la fréquentation touristique internationale et un outil compensatoire du tourisme international en périodes de haute et basse saisons. Les professionnels du secteur, eux, affirment que ce créneau représente une demande à potentiel sûr, quelles que soient les conditions internes du pays. D’autres opérateurs pensent qu’il n’est qu’une solution partielle et un leurre économique pour les crises touristiques internationales.

Il existe un certain nombre de facteurs socioéconomiques, infrastructurels, organisationnels et professionnels qui limitent le développement du tourisme intérieur. Sa promotion passe par une volonté politique qui doit être accompagnée de mesures concrètes, susceptibles de la soutenir. Les secteurs public et privé sont appelés à s’impliquer davantage dans la planification d’un programme de réalisations d’infrastructures d’accueil nécessaires pour le tourisme social.

En cette période de crise, les opérateurs et les professionnels du secteur  manifestent d’ores et déjà le souhait de voir se développer un tourisme intérieur. Mais, en même temps, on constate que ces derniers ne réagissent pas concrètement ou, plutôt, ils réagissent superficiellement par l’encouragement de campagnes promotionnelles, à effet relativement faible.

Le rôle de l’Etat, notamment les collectivités locales, est de conserver et de gérer à bon escient le patrimoine touristique naturel et d’assurer son exploitation, comme domaine public de l’Etat, par tous les visiteurs sans exception, qu’ils soient nationaux ou étrangers.

Leçons à retenir

Il faut retenir les leçons de la pandémie du covid-19 qui a poussé de nombreux pays  à revoir leurs stratégies et  mettre en avant le tourisme intérieur à travers des initiatives de promotion visant à faire connaître les richesses et trésors touristiques que recèlent  ces pays, et la valeur ajoutée qu’il peut créer .

C’est une opportunité pour coordonner les efforts entres les différentes parties concernées afin de renforcer les capacités des entreprises hôtelières pour faire la promotion du tourisme local.  Ce secteur est parmi ceux qui ont le plus enregistré des pertes, à l’instar de ce qu’ont subi les agences de tourisme et de voyages qui ont perdu plus de 80% de leur chiffre d’affaires.

Certes, la crise sanitaire a causé de grands préjudices à l’économie nationale mais elle a donné cependant l’opportunité pour faire découvrir aux Tunisiens leur pays.

Le tourisme interne pourrait assurer un éventuel redémarrage dans les prochains mois durant la saison hivernale qui verra la réorganisation des festivals internationaux au sud du pays et bien d’autres manifestations touristiques internationales d’envergure.

Après la crise sanitaire, le tourisme interne devient  un créneau stratégique pour la survie du tourisme et  il est temps de développer  un créneau aussi important, puisqu’il représente environ 75% de l’activité économique liée au tourisme au sein des pays de l’Ocde.

S’agissant des recettes du tourisme interne en Tunisie, le World Tourism&Travel Council (Wttc), dont le rapport annuel Global Economic Impact & Trends fait référence dans le monde, indique que ses dépenses s’élèvent à 48% du total des recettes touristiques.

Ainsi, les dépenses faites en Tunisie au titre du tourisme intérieur seraient quasi équivalentes à celles du tourisme international. Ce chiffre inclut, en plus des dépenses de vacances des résidents, le transport, ainsi que les voyages des Tunisiens à l’étranger qui sont payés localement, et ce, conformément aux règles de calcul du Compte Satellite du Tourisme (CSP).

Le marché intérieur existe donc bel et bien, mais son développement accuse toujours du retard. A l’évidence, la stratégie de relance et de développement du tourisme intérieur devrait  être peaufinée par des indicateurs actualisés sur le nombre de nuitées, des arrivées, la consommation du Tunisien, les recettes,  ses causes de départ et de non départ en vacances, ses critères et ses canaux de choix de sa destination, son budget, etc.

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